Correction de la dictée francophonie 2023

Titre : Prêcher dans le dessert

Pour comprendre l’enchantement qu’exercent les desserts, il suffirait que nous vissions un sybarite
dans une pâtisserie.
Qu’il savourât des pets de nonne, croquât des financiers, gobât des crottes de brebis ou se délectât
d’oreilles de curé, son sourire extatique serait éloquent.
Depuis l’aube des temps, il semblerait que les humains eussent eu le goût du sucré: en Espagne, une
peinture pariétale montre un homme récoltant le miel sauvage, il y a quelque dix mille ans.
En France, c’est dès1270 que la première réglementation du métier de pâtissier fut établie,
distinguant alors les patéiers, les eschaudeurs, les fouaciers et les gasteliers.
« Il conviendrait que vous pâtissiez sans que nous en pâtissions », est aujourd’hui l’antienne des
obnubilés de la diététique, mais les gourmands résistent, et les pâtissiers innovent, parfois grâce à la
sérendipité.
Il faudrait que l’on se souvînt que le Paris-Brest est en forme de roue de bicyclette, en hommage à la
course Paris-Brest-Paris, et que nombre de légendes courent sur la tarte Tatin, l’Opéra et le tiramisu.
Que les pâtissiers fassent cracher la pâte, vérifient le bec d’aigle, surveillent le cercueil ou manipulent
une belle-mère, c’est pour notre félicité.